Sans titre pour le moment...

Attention, construction fragmentée ^^

Page 1 :

L’eau tombant du ciel, luisante sur le sol formant des sillons dans la terre, coulant vers la rivière,en bas. L’eau marron gorgée de la terre tout autours sous l’effet de la pluie qui bat le sol, les arbres et moi.
Le visage ruisselant, levé vers le ciel, une multitude de petites gouttes frappant mon visage rougi par le froid et mes vêtements trempés qui me collent au corps et mes mains gelés sous ma veste raidie par le vent coupant chargé par le froid encore, encore, encore…
Et si je baisse la tête je vois les lumières de la maison là-bas au bord de la route ces lumières rassurantes et si effrayantes assise là-bas comme sous le perron quand on veut rentrer dans une nuit noire de jais. Noir comme ses cheveux dans ma main blanche dans ses cheveux noirs et ses yeux mélancoliques qui courent sur les murs de la chambre les perçants pour voir quelque chose qu’elle seule peut voir.
Me touche pas-tu dois pas pars maintenant
Pourquoi
Une erreur tu ne dois pas
Si c’est-ce que tu veux
Mes pieds me portent vers la cabane en bois plus que quelques mètres avant la maison mais je dois fumer oui je dois j’ai besoin de courage, un peu, et seulement après j’irais. Pas le temps de sécher toute cette eau gorgeant mes vêtements et je prends une cigarette sèche dans l’étui en métal offert par quelque un quelque part. Je l’allume dans le noir et une petite lueur s’imprime sur les murs si on peut appeler ça des murs, de simples planches, une cabane d’enfants, rien de plus qu’une cabane d’enfants mais un abri quand même. Et avec une ouverture derrière pour voir la rivière.
Tu veux que je t’y jettes ? On retrouverait ton corps tout gonflé deux villes plus bas… Du bleu et du blanc et même de la mousse et on te sortirait de l’eau comme une outre pleine et tu ferais un drôle de bruit en tombant sur la berge… Peut-être même que des poissons te sortiraient de la bouche de toute façon, rien de bon ne sort de ta bouche…
Dis pas ça… Dis pas ça….
Bien sur que je le dis et je le dirai encore alors tu veux aller te baigner ou pas
J’aime pas l’eau l’eau m’aime pas et on a toujours dit qu’il fallait pas se baigner ici à cause du courant
Alors t’es un trouillard … Moi je me baignerai si j’ai envie…
Et tu te noieras si tu as envie…
La rivière rien à voir avec celle qu’on a connue. L’eau danse entre les arbres suivant le chemin de son lit. Elle était plus douce, plus calme mais il y avait le courant ce fichu courant qui faisait qu’on pouvait pas s’y baigner et qu’on la regardait en été mourant d’envie d’y plonger surtout toi d’ailleurs, tu m’entends, surtout toi.
La fumée monte lentement répondant aux battements rapides de la pluie sur le toit le sol est trempé, noyé plutôt, mes pieds plongés dans quelques centimètres d’eau froide et noire d’ici, mais je sais qu’elle est marron comme la rivière qui passe derrière moi.
Et les poissons tu crois qu’ils font comment les poissons ils ont pas d’autre endroit où aller alors faut bien qu’ils nagent dans cette rivière
Pa’ dit qu’il n’y a pas de poissons dans cette rivière
Pa’ il en sait rien moi j’en ai vu un hier de poisson, gros comme mon bras
Allons faire ce qu’on a fait la dernière fois…
Non
Je jette mon mégot par la porte et il est aussitôt emporté vers la rivière par l’eau de pluie et je sors de la cabane en courant comme si je poursuivais mon mégot et je cours vers la maison qui m’observe là-haut ses fenêtres tournées vers moi me baignant de sa lumière apaisante au milieu de cette pluie battante.
Et je pose un pied sur le perron mouillé.
Je n’entends aucun bruit mais avec le bruit de la pluie et le bruit de la crue je ne pourrais rien entendre même si je fermais les yeux.
Prends moi encore la main parle moi encore
D’accord je vais te parler encore
Merci
Tu sais que quand la nuit tombe je
Frappe à la porte, qu’est-ce que tu crains ?
Pense souvent que
Il n’y a peut-être personne…non, et les lumières alors… Personne ne laisse les lumières allumées…
Peut-être que le soleil ne
Et des pas qui viennent et je dois trouver quelque chose à dire ça fait longtemps je sais mais je suis là de nouveau dans le coin et je cherche à revoir
Réapparaîtra pas demain.

Page 2 :

L’homme qui m’ouvre, peau de parchemin, œil gris, voix grise vêtements gris… En lui tout est gris une seule teinte du gris comme son âme peut-être si on croit à ce genre de choses une âme sans doute un peu plus lourde que les autres gens et on passe son chemin en voyant un mendiant et on tend la main pour prendre ce qu’on nous tend et peut-être qu’on écoute ce qu’on nous dit le cœur ronronnant mollement dans la poitrine
Et ta poitrine, elle est chaude…
Il ne me reconnaît pas trop de temps sans doute ou sa mémoire est fatiguée ou il ne veut pas me reconnaître ou il pense à autre chose. Peut-être qu’il ne me voit même pas, comme un fantôme qui marcherait sous la pluie et viendrait frapper à votre porte avec son cortège de souvenirs vous renvoyant l’image de celui que vous étiez encore avant… Avant, oui… Le mot est le bon, un avant, un après et entre ça que du vide.
Il me demande voix grise ce qu’il peut faire pour moi qui suit là à une heure si tardive.
« Je… Viens voir Cam… Je veux dire Camille »
Et l’homme hésite quelques instants sa tête se tournant vers l’intérieur, rides sur son cou craquelé de travailleur de la terre qu’il fut, « avant »
« Vous ne la trouverez plus ici… Ni nulle part ailleurs… Partez maintenant
Pars, vas-t’en je te dis…
- Où est-elle ?
- Elle n’est plus…
- Quand ? Comment ? »
Je te dis que je le ferai un jour…
Il me montre la rivière d’un doigt tremblant.
« Elle s’est noyée… Tout le monde a dit qu’elle s’était suicidée mais, je refuse de croire ça… D’ailleurs je ne crois plus rien… Partez maintenant »
La porte se referme lumière disparaissant doucement je suis seul sur le perron encore une fois.
Tu n’as pas pu t’empêcher de revenir hein ? Fallait que tu reviennes tout foutre en l’air ! Tu sais que s’il te voit il te tueras mais tu viens quand même…Ah, j’aimerais pouvoir échapper à tout ça…
Je m’assois sur les marches mouillées et je regarde la rivière.
Ne reste pas assis là je te dis
Une autre cigarette entre mes lèvres.
Laisse toi faire tu verras-tu me diras merci
Non je connais déjà tout ça
Menteur pense à la rivière tu l’entends
Oui, je l’entends et je mens pas et s’il nous voit
Il est trop vieux on aura qu’à courir
Et s’il a un fusil
Tais toi un peu écoute la rivière tu l’entends couler ?
Je suis parti quelques jours après sans me retourner et j’ai oublié petit à petit comme une pierre caressée par le vent qui devient de plus en plus lisse. Devenant comme les autres
Mais tu es différent toi
Comme sorti du même moule
Mentant sur mon passé m’inventant une histoire à laquelle j’ai fini par croire sans même y penser. Mais il arrive un jour où on se souvient peut-être que je ne parle que pour moi je ne sais pas mais moi c’est arrivé et comme un film qu’on revoit j’ai revu tout ça mais j’aurais préféré oublier oui.
Et la rivière ? Tu l’as oubliée
Non. Elle, non. Chaque chose m’y ramenait fantôme poussiéreux encore ou un vieux meuble qui a toujours été là mais auquel on ne fait plus attention ou encore son ombre ou quelque chose qui s’y raccroche pour pouvoir nous suivre partout où nous allons et qui un jour se rappelle à nous « hé, j’existe tu te souviens » et on hoche la tête on a pas le choix.
Je ne suis rien de plus qu’un meuble alors
Non pas toi tu es un souvenir auquel j’aurais pu me raccrocher si j’avais pu mais ce n’est pas le cas
Tu m’as oubliée c’est tout
Oui c’est vrai-je t’avais oubliée et quand le souvenir revient, c’est encore plus douloureux je suis chez toi tu n’y es plus emportée par cette rivière que je regarde maintenant et qui semble me narguer
Je ne pensais pas te revoir un jour
Je ne pensais pas devenir fou au point de te parler dans ma tête regarde c’est chez toi ici mais rien n’a changé où alors je m’arrange pour le croire.
La pluie se calme se décidant à tomber doucement gouttes plus petites et je me lève pour aller au bord de l’eau.

Page 3 :

Retour en arrière
« Cam
Arrête de me suivre
J’habite par là
Alors reste derrière
Et les autres qui t’emmènent pourquoi tu n’arrête pas
Parce que j’ai commencé et je ne sais pas m’arrêter
Et moi ?
Toi, c’est différent
Pourquoi ?
Parce que… C’est toi…
Et le livre que je t’ai offert…
Je ne l’ai pas lu je peux te le rendre
Non garde le tu le liras un jour et on en parlera c’est un bon livre mais il faut que tu arrêtes
J’en ai pas envie à chaque fois je deviens quelque un d’autre et je me tire de cette merde si tu veux savoir
Il y a d’autres façons…
Je ne les connais pas
Tu restes assise à regarder la rivière et tu ne dis rien
Mais j’aime être avec toi pourquoi je devrais parler après tout tu veux juste être avec moi
Mais j’aimerais que tu me parles… Un peu…
Je n’ai rien à te dire
Et si tu arrêtais pour voir juste une fois dis leur non à tout ceux là
Je ne peux pas et je ne veux pas tu devrais t’en contenter et moi si j’arrêtais je ne serais plus la même je serais juste moi et j’étoufferais à force d’être moi je deviendrais folle encore plus que ce que je ne suis déjà et peut-être que je voudrais mourir pour m’évader un peu plus et alors si je me jetais dans la rivière tu ferais quoi hein
J’irais te chercher et peut-être que tu me parlerais enfin
Non, tu ne viendrais pas et tu ne viendras pas et tu ne viendras jamais et à quoi bon de toute façon je suis déjà perdue et je suis peut-être un fantôme juste un corps un pantin de chair qui marche et qui parle et qui voit des hommes et fait des choses avec et qui les repousse jusqu’aux suivants qui viennent et qui reviennent encore et tu devrais me tuer tu sais poser tes mains sur ma nuque pour la briser
Je ferais jamais ça ne parle pas comme ça
Je parle si j’en ai envie et tu te plaignais que je ne te dise rien et tu veux que j’arrête
Je veux pas entendre ces choses là
Regarde la rivière elle nous surveille comme une mère surveillerait ses enfants je voudrais juste qu’elle me prenne dans ses bras une fois une seule
Les marches grincent faiblement je contourne la maison, la fenêtre de sa chambre j’ai fait ça si souvent.
Et ton père ne m’entendra pas ?
De quoi as- tu peur ?
De toi…
Allez viens elle est ouverte il n’entend rien ou il ne veut rien entendre ça revient au même d’autres sont passés par là sans même y penser
Ne dis pas ça
Viens je te dis
Je monte sur le petit rebord et j’ouvre cette fenêtre le même geste qu’avant, encore ce mot et je me glisse à l’intérieur sans un bruit mais cette fois elle n’est pas là mais rien n’a changé ici non plus.
Allez viens sur le lit il est plus confortable qu’il n’en a l’air
Lui aussi à la même place et sur la table le livre qu’elle n’a pas lu ou alors elle l’a lu depuis, je ne saurais jamais maintenant et je m’imagine qu’il lui a plu comme à moi. Je me glisse dans ce lit qui fut le sien pour la deuxième fois la deuxième fois seulement et les autres y sont venus plus souvent. Je chasse cette pensée en ramenant les couverture sur mon corps.
Toi c’est différent parce que toi, c’est toi
Et les autres ?
Juste des ombres qui repartent dans la nuit sans retenir mon nom et tu es le seul à m’appeler Cam
Peut-être que je m’endors ou peut-être que je reste éveillé toute la nuit comme dans un rêve à moitié réel son souffle dans ma nuque et les mots qu’elle me glisse à l’oreille enfin.
Je veux que tu restes mais dés que le jour sera levé tu t’en iras

*o* ça change de ton style habituel ! Mais c'est fascinant. J'ai pas pu me décrocher jusqu'à la dernière ligne ^^
ça me fait penser à du Stephen King... les phrases hachées...

Y'a une suite?

merci ma Sana ^^
oui, ça change lol
et, oui, y a une suite (quand je l'aurais ecrite lol)

Suite et (peut-être) fin :

Pages 4 et 5 :

« Faut pas que tu reste ici à dormir il me dit en me réveillant homme gris faut pas dormir avec des souvenirs veux-tu donc devenir fou. Allez viens donc en bas boire un verre » Accent d’ici regard d’ici ci habits d’ici je me lève et le suis.
Que pourrais-je luis dire nous somme rattachés par Cam après tout il ne la voit pas comme moi lui je sais.
Je descend les marches c’est la première fois Cam je ne connais que ta chambre et je me souviens de la saveur de ta peau la dureté de tes mots là haut dans le noir ensemble et les étoiles qui dansent à travers le plafond taches humides qui nous fixent.
La bouteille et les verres sont là qui attendent nos mains et nos bouches avides.
De l’alcool j’en ai beaucoup bu et tes mots dans ma tête comme des danseuses qui jamais ne s’arrêtent de tourner.
Tu sais j’aime la lune elle est froide comme la rivière dans laquelle je la vois souvent après qu’un d’entre eux soit parti je sors disparaître un peu m’effacer doucement pour m’oublier
Le vieil homme s’assoit ses années derrière lui des images et des bruits faisant plier sa vieille carcasse grise tu étais dure parfois.
« Alors toutes ces années… Pourquoi revenir maintenant ?
Je ne sais pas ai-je besoin d’une raison
On en a toujours une bonne ou mauvaise peu importe
Sans doute qu’elles me manquaient elle et la rivière je ne savais pas pour elle mais la rivière est toujours là elle
Mais Camille est partie
Oui… Je regrette…
Il est trop tard ne te laisse pas piéger tu finirais comme moi tu sais je m’imagine qu’elle est là et je la vois presque mais on ne peut pas toucher un fantôme
Comme un fantôme ne nous touche pas
Trop d’années loin d’ici
Je voulais la voir heureuse
Je ne pourrais jamais être heureuse si j’avais du l’être ç’aurait été il y a longtemps maintenant c’est trop tard
La bouteille se vide et Cam est à notre table peut-être, nous observant souriante.
Tu veux que je te parle alors que tu aimes juste être avec moi que pourrais-je bien dire que tu veuille entendre je n’ai rien à raconter que tu aimerais entendre
Ça me suffit tu sais
Tu as déjà essayé de peler une mandarine avec les doigts gelés quand il fait si froid mais que tu es dehors quand même sous le regard de la lune
On en mangeait souvent avant
On faisait tellement de choses avant maintenant ce n’est plus possible je préférerais que tu partes
Et eux tu voudrais qu’ils partent
Eux non mais toi oui tu me fais trop de mal
« Je lui ai donné le nom de sa mère là était mon erreur on ne donne pas le nom d’une morte à un enfant, c’est comme la condamner à la folie
Elle n’était pas folle
C’était le nom de sa mère tu sais c’est comme si je l’avais poussée moi-même dans l’eau
Ma mère pourquoi tu veux que je t’en parle il n’y a rien à en dire
Je voulais juste savoir
Cette robe que je porte était à elle c’est tout et toutes les autres aussi comme si j’étais elle et ce que j’ai dans la tête je lui ai pris aussi
Où elle est ta mère
A quoi ça te servirait de savoir ça de toute façon je ne veux pas en parler j’ai pas envie de te parler je te l’ai dit alors arrête toi et reste assis ici en silence tu peux me regarder tu peux me toucher me sentir tu peux venir avec moi là haut mais ne me parle pas
J’aime te parler
La lune sur la surface de l’eau Cam sur la surface de l’eau son reflet plongeant dedans quand elle se lève et me tend la main ma bouche qui sourit sans que j’en sache rien je la suis quand nous montons sur le rebord de sa fenêtre la chaleur de sa chambre et cette odeur fleurs séchées douce et âcre qui me reste sur la langue et sa peau sous mes doigts et sa voix triste qui me demande de partir maintenant avant de me dire de rester
Toi ce n’est pas pareil mais tu devras partir au levé du jour
Et je suis parti j’ai quitté la ville et j’ai abandonné Cam seule dans sa chambre, éveillée peut-être pensant à moi peut-être.
Je te rendrais ton livre je ne le lirais pas
Tu ne l’as sans doute jamais lu.
« Elle est sorti de la maison un soir et elle n’est jamais revenue je pensais qu’elle partait te chercher
Je ne l’ai jamais revue et je l’ai oubliée ici avec mes souvenirs
Et tu n’aurais pas du revenir la garder comme elle était quand tu es parti
Mais je voulais la voir heureuse
Elle était comme sa mère elle ne pouvait pas être heureuse elle est morte comme elle emportée par la rivière
Je ne savais pas »
Et la bouteille est vide sur la table.
« Je ferais mieux de partir »
Je me lève sans le regarder le vieil homme gris voyant sa fille au fond d’un verre d’alcool frelaté je passe la porte au petit jour.
La rivière est calme elle a eu le temps d’oublier elle aussi je marche un peu au bord avant de reprendre la route qui elle non plus n’a pas changé en dehors des traces de la pluie de la veille. Mes pas dans boue la cabane tranquille sur le bord de la route. Les premières maisons de la ville qui passent à côté de moi me regardant passer tranquilles et sans bruit aucun. Je ne croise personne mais, de toute façon, il n’y a plus personne pour moi ici.

C'est vraiment chouette quand tu t'essayes à un style différent! ^^ j'aime!

:rgratte: merciiiiiii ^^

Ouah viens enfin d'arriver à me poser pour lire ce texte tranquillement...
Mon petit coeur est tout serré... C'est très...toi, en fait!
J'aime assez le petit effet des phrases sans ponctuation... C'est assez proche en fait de la remémoration de souvenirs qui arrivent désordonnés et sans cesse dans la tête. C'est du à l'utilisation du discours indirect libre. Un style que j'adore d'ailleurs!
De plus, c'est comme si tout était craché dans un souffle et lorsqu'on arrive à la fin, on a presque du mal à respirer... J'adore.

Ps: en fait, c'est de la merde et y'a plein de fautes d'orthographe!!! (c'est juste pour éviter que t'aies les chevilles qui enflent trop!)

mes chevilles.... aaaah elle n'enflent pas XD
merci ^^ pour cette critique fort constructive