Dernière Marche

Encore un texte court, mélancolique... je l'aime bien et, je sais aps d'où il vient... lol

Comme tous les jours depuis vingt ans, l’homme arpente cette rue qu’il connaît par cœur.
La fumée du cigare qu’il a en bouche lui détruit les poumons mais il s’en moque. Il s’attache au côté romantique qu’il y a caché en toute chose. L’absinthe du poète, le cigare du romancier… Son âme a fui depuis longtemps cette enveloppe corporelle en sursis. Elle il marche, triste.
Tout ce qui l’entoure semble se refermer sur lui, il étouffe. Trop longtemps qu’il est là sans doute. Et les voitures passent, des inconnus au volant qui le regarde tristement comme s’ils savaient sa peine. Mais personne ne s’arrête.
Comme toujours, il passe par le bord du canal. Il aime voir les canards se débattre dans l’eau sale. Aujourd’hui, ce sont eux qui le regardent passer lui avec ses yeux gris, dans son costume gris et sa vie grise aussi. Le soleil ne s’attarde pas sur lui.
Les mains dans les poches il avance, évitant les gens sans les voir, marchant sur le trottoir. Les cheveux en bataille et les yeux dans le vague, perdus là-bas, au fond de sa mémoire quand il vivait encore la vie qu’il voulait. Maintenant il subit plus qu’autre chose. Une coque de noix dans la tempête. Il ne veut pas être en retard, c’est sa vie qu’on enterre, du moins, une partie. Celle qui jusqu'à il y a quelques jours l’accompagnait en silence dans ses marches étranges dont seul il avait le secret. A deux ils étaient un bateau invincible voguant sur les flots d’une vie tumultueuse. Hier ils luttaient, ils entraînaient la vie. Maintenant c'est eux qu’elle traîne le long de leur ennui. Enfin.. Lui, car elle est partie. Et il dérive seul entre les murs gris de la ville ennemie. On y est toujours seul malgré le nombre et toujours on le reste. Jusqu'à la fin. Et après… Et après…
Le cigare tombe, son dernier plaisir et dans la foule qui gronde une voix se fait entendre. « Retenez-le, il tombe… Il va mourir. »
Ses yeux brillent maintenant d’une lueur ancienne et lui se souvient de la rumeur des vagues de son histoire. Sur une petite plage il a sombré sans le savoir et elle est là qui l’attend de la joie dans le regard. Sa compagne d’océan assise dans le sable. Un cigare comme avant dans sa main tendue, en avant.

hé bé... ^^ je vais arreter de te lire aujourd'hui hein parce que demain c'est le bac et je suis déjà assez déprimée :XD: . Tu en écriras un joyeux, un jour?
J'aime beaucoup les images que tu utilises... Bel univers ^^ encore une fois!

Fidèle lectrice jusqu'au bout!!!!!!!!!!