Le cercle du yaoi
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

 

 Brève de comptoir

Aller en bas 
AuteurMessage
Heathen
* YAOI GOD *
* YAOI GOD *
Heathen


Masculin
Nombre de messages : 3724
Age : 41
Localisation : Au C'est La Vie
Réputation : 0
Date d'inscription : 31/05/2007

Feuille de personnage
Pseudo: Jake Valentine
Âge: 24
Sexe: masculin

Brève de comptoir Empty
MessageSujet: Brève de comptoir   Brève de comptoir Icon_minitimeMar 21 Oct - 18:36

« Le quatorze putain ! Le quatorze ! Vas-y, bouffe-les ! »
Lui, il vivait le truc, les yeux collés à l’écran.
Moi, je n’ai jamais été intéressé par les courses hippiques Enfin, soyons précis je trouve la chose intéressante mais parier ne me tente pas.
Je suis donc un simple spectateur dans ce PMU plein à craquer de ceux vivent pleinement les duels de chevaux sur gazon bien vert.
« Rhaa non merde, c’était le quatorze, le quatorze ! »
Le fameux quatorze, dont j’ignore le nom, est quand même arrivé deuxième, ce qui devrait bien rapporter quelque chose à son supporter. En fait, je n’en sais rien, les règles sont plutôt obscures pour moi. Spectateur, donc.
La course finie, tout le monde affiche une mine défaite Je pense qu’ils ont tous misé sur le mauvais cheval.
Je continue de boire mon demi, lentement, mon rendez-vous n’est que dans une demi-heure.
Je ne suis donc pas vraiment pressé, je prends mon temps. Je peux me le permettre.
Dehors, le temps justement, a changé. De la pluie peut-être. A vrai dire, je m’en fous. J’ai juste un rendez-vous, une réunion de groupe, et je suis libre.
Je finis ma bière et je regarde l’heure. Il me reste dix minutes. Je me lève et je sors, laissant derrière moi tout ces joueurs enragés.
Quelques spécimens de l’humanité que certains ont mieux décrit que moi, un peu dehors, un peu dedans.
Personne à l’extérieur. Un peu de musique, j’en ai besoin en faisant les derniers mètres qui me séparent du lieu de mon rendez-vous.
Je grille une cigarette, je laisse la chanson finir et je pousse la porte.
Il n’y a que deux personnes à l’intérieur. Le sujet de leur discussion : l’emplacement le plus approprié pour une affiche à caractère informatif sur le logement des jeunes. Dans ma tête, je pense : « et bien, c’est la folle activité qui règne ici… »
Celle des deux qui doit être la secrétaire se dirige vers moi et me demande si je viens pour la réunion d’information. Je réponds que « oui ».
«  Ah, alors vous n’avez pas lu l’affiche sur la porte ? La réunion est déplacée à la semaine prochaine, même heure… »
Je dis que « non », je n’ai pas lu cette affiche, je dis « à la semaine prochaine donc » et je repars.
Ça aura été rapide, un peu trop à mon goût. Mais bon, je connais l’extrême longueur de ce genre de démarche. Je me dis « ouais, c’est normal » tout en allumant une autre cigarette et en reprenant le chemin du tramway.
Toujours pas de pluie, j’ai de la chance il faut croire. Assis, en route vers Bellecour, un message sur mon portable : «  je vais être occupée cette aprèm… un resto ce soir ? »
Je réponds que « oui, avec grand plaisir » un léger sourire se dessinant sur mon visage.
Après le tramway, un peu de metro. Ça commence à ressembler à une certaine idée que je me fais de la routine.
Et maintenant, quoi ?
Pas grand monde à cette heure-ci. Je marche un peu au hasard, il faut que je meuble la journée. Ce que j’ai fait ce matin, ce que je fais maintenant et ce que je ferais demain. Toujours cette lenteur administrative qui vous oblige à attendre alors que la seule chose que vous voulez faire, c’est de foncer. Laisser ça derrière et aller de l’avant, mais non, on vous ralentit, on anéantit cette belle motivation qui vous anime pour vous plonger dans un état d’attente permanente.
« Attends et tu auras ce que tu voudras…Mais attends d’abord »
On a rien sans rien, j’imagine.
Et ma motivation, bien qu’érodée, est toujours vivante et vibre au fond de mon cœur.
Un verre, j’ai besoin d’un verre. Juste un ou deux, peut-être. J’ai déjà pas mal bu aujourd’hui pour combler tout ces instants de vide. Trop sans doute mais je m’en fous pas mal. Je reste relativement libre et j’en profite.
Mais que faire si je la croise, si je la vois ? Nos relations sont loin d’être au beau fixe, j’ai encore dit une connerie et certaines personnes n’ont pas vraiment le sens de l’humour…
Je décide que je ne ferais rien, à quoi cela pourrait-il servir ? Est-ce que ça changera ma vie ? Ou la sienne ? Non, certainement pas et notre, brève, histoire est loin derrière et la pluie ne tombe toujours pas. Une donnée positive et un restaurant sans doute ce soir. La vie n’est pas complètement pourrie. Pas complètement... Un brin quand même, juste suffisamment pour nous plonger dans une déprime noire une fois de temps en temps. Enfin, ceci est valable pour moi en tout cas, après deux semaines passées ici, à courir après des jours meilleurs.
Et j’ai appris l’optimisme récemment, ces jours viendront.
En attendant, je sirote mon demi.
Dans le bar où je me trouve résonne un vieux morceau de jazz, la parfaite musique d’ambiance. Des notes qui s’accordent très bien avec ce que j’ai dans la tête à ce moment précis. Une certaine idée de la nostalgie, de la mélancolie une partie de ce qui m’anime en ce moment même. Une amitié réduite à quelques grains de poussière qui n’attendent qu’un coup de vent pour disparaître.
L’histoire de ma vie.
Le verre est vide, un autre peut-être, ça n’arrange rien mais ça rend la chute plus douce, alors oui, un autre, un de plus…
Les notes jazzy s’égrènent sur un tempo lent mettant en relief l’ennui du moment. A moins que je ne sois trop sensible à la musique, à ce qu’elle dégage…
"Sensible" est le mot clé qui transpire de ma précédente phrase. Et le mot qui me caractérise… C’est moi, comme une mise à nu. Et oui, les autres m’importent toujours plus que moi-même. On ne se refait pas, du moins, pas totalement. On peut dissimuler certaines parties de ce qu’on est mais elles restent là quoi que l’on fasse. Dur de se mentir à soi-même.
Et voici le verre suivant, à la place du précèdent, et qui finira au même endroit.
Cet endroit, j’y viens souvent, si souvent que tout le monde sait ce que je prends et quand je le prends. Une sorte de QG comme j’en ai eu si souvent dans tous les endroits où je suis allé. Quoi de plus accueillant qu’un bar ? On ne vous juge pas, on ne vous pose pas de questions, tous les mots qu’on y échange sont d’une banalité rare. Je trouve ça rassurant que ce genre d’endroits, de havres, existent. Des lieux où on peut se vider la tête tandis que là, à l’extérieur, elle passe avec son cortège de démons.
Non, je ne me sens plus seul, à force de vivre comme ça j’ai assimilé toute la solitude que la vie a à nous offrir. Non, je passe du temps avec moi-même, rien de plus. Je me débats avec l’espoir que moi, je ne me laisserai pas tomber. Un espoir ténu, mais un espoir quand même. Oui, j’ai appris l’optimisme, le fait que toutes les portes ne restent pas fermées éternellement et que, un jour ou l’autre, quelque chose se met en marche. Non, je vous rassure, je n’ai pas rencontré la religion, pas plus que cet optimisme béat qui fait que, quoi qu’il se passe, Dieu (n’importe lequel, peu importe) a un plan. Ces considérations me dépassent.
Pourquoi me suis-je réveillé un matin avec l’envie de croire en l’être humain ? Je n’en sais rien, et le pourquoi, je m’en fous. Pas besoin de pourquoi, ça ne sert à rien…
Elle doit être chez elle à présent et je me demande si elle m’a vu, ce qu’elle a pensé en me voyant… Et tout en pensant ça, je me dis que ça n’a pas grande importance, ce qui est vrai…
Je ramasse la monnaie que je range dans mon portefeuille. Il va falloir que je parte, que je quitte cet endroit, que j’aille là où mes pas me porteront et vers un resto… Plus tard… Une promesse, un contact humain, alors que tout ces gens passent dehors, suivant leur voie, taillant leur chemin à travers le temps, à travers la vie, à travers ce qui est et qui sera toujours, et qui passe et qui brise, qui élève et qui plante, le temps, les gens, les heures, les pleurs, les doutes, les torts, la merde ambiante, la douleur, les joies et les pleurs.
Revenir en haut Aller en bas
 
Brève de comptoir
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le cercle du yaoi :: Ecrits :: Ecrits non yaoi-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser