Une petite nouvelle...

Il était environ 17h00, au loin une légère brume s'accrochait aux cimes des sapins bleutés. Il faisait frais et dans l'air flottait une légère odeur de mousse et d'herbes humides. Les derniers rayons de soleil se posaient délicatement sur le visage paisible de Enki en illuminant ses yeux vert de gris. Il s'arreta un instant pour scruter l'horizon et profiter de la brise qui caressait son visage,les yeux mi-clos. Dans la lueur du soir naissant, son visage anguleux, son front haut et ses cheveux bruns s'éclairaient délicatement revelant son air tranquille mais cependant pensif. Il s'étira longuement, respira profondement et tourna la tête vers lui, un sourire au coin des lèvres.

Lui, Shun, cet homme qu'il connaissait à peine et dans lequel pourtant, il lisait comme dans un livre ouvert. il le regarda longtemps: il aimait son corps svelte, sa peau trop blanche et ses cheveux en bataille. Le jeune homme lui rendit son sourire et se mit à rire, d'un rire d'enfant, sincère, un rire chaleureux, prompt, remplit de naiveté et de candeur.

Ils marchèrent longtemps dans les bois, s'arretant par moment pour écouter le chuchotement de la rivière et du vent dans les arbres. Enki se délectait de ces instants, profitant de toutes occasions pour faire rire aux éclats Shun, simplement pour profiter du son clair de sa voix, de sa tête légèrement renversée en arrière qui laissait découvrir son cou.
Lorsque le soleil fut pratiquement caché derrière les montagnes, les deux hommes s'asseyèrent pour reposer leur corps tendu et moite. Enki s'allongea dans l'herbe humide et son regard pensif s'égara dans le ciel rougeoyant du soir. Shun, assis à ses côtés, tourna la tête vers lui et posa ses grands yeux noirs sur son corps athlétique: le T-Shirt légèrement relevé de Enki laissait découvrir son ventre ferme et ses bras sculturaux. Shun resta muet un long moment à parcourir son corps. Pour la première fois, il ressentit en sentiment étrange et inconnu qu'il n'osait s'avouer. Enki, toujours allongé, lui pris subitement la main, ce qui provoqua chez Shun un léger frisson de retenu et de désir mélé. Le garçon détourna la tête, Enki l'attira à lui d'une douce force. Shun se sentit rougir lorque son visage se retrouvaà quelques cetimètres de celui de Enki. Pourtant, il resta hypnotisé par le regard clair de son ami.
Enki lui caressa doucement le visage, lui sourit de son sourire si troublant, empli de bienvaillance et de nostalgie. Il voulut lui dire un mot, un mot d'amitié, d'amour, un mot réconfortant mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il ne put exprimer ses sentiments que par un baiser volé. Shun sentit alors les levres chaudes de son compagnon sur sa bouche, ces lèvres qui en disaient bien plus que des mots. Ce baiser furtif fit naitre en Shun un désir ardent, qui à son tour donna à Enki un baiser enflammé, maladroit mais sensuel. Les 2 hommes se laissèrent alors emporter par cette vague de désir incontrôlé dans l'obscurité de la nuit pénétrante.