Pavillon de Kikuo

Kikuo était assis à son spacieux bureau, il relisait une troisième fois son article qu'il se préparait à envoyer à sa boîte. Il n'avait aucune envie de se déplacer pour voir ses idiots commenter son texte.
Il s'attendait déjà aux "excellent, superbe, donne-moi ton secret". Mais même si ça avait été de la pure merde, son papier aurait tout de même été congratulé.
Pourquoi? Parce qu'il était connu, du moins dans sa ville, c'est d'ailleurs pour ça qu'il avait déménagé. Ici, personne ne le reconnaîtrait.

- Fait chier, je me casse!

(--> restaurant de sushis)

(<-- le parc)

- Je suis rentré!

Ou l'illusion qu'il avait de la compagnie, en dehors de son chien qui accouru lui faire la fête.
Une pointe de compassion se dessina dans le coeur de Kikuo... Ca faisait longtemps, ce sentiment triste lui fit presque plaisir.

Pensant être sur "la voie du rétablissement", il monta dans sa chambre et commença à jouer du violon, le Printemps de Vivaldi.
Peu a peu il retrouvait des sensations, des émotions perdues.

Quelle sorte d'être était-il donc pour arriver à ne plus rien ressentir? Et à se "réveiller" comme d'un long sommeil.

Soudain, il se souvint de l'homme efféminé, celui qui ressemblait plus ou moins à un diable et sortit précipitamment.

(--> le parc)

(<-- Le parc)

A peine avait-il ouvert la porte que Kira s'était déjà accroché à ses jambes... Il sourit, ça faisait longtemps qu'ils n'étaient pas sortis, tous les deux. Ca ne faisait que 6 mois qu'il l'avait et pourtant il aurait tué pour le voir vivre. Il se sentait bien avec lui.

Il se dirigea vers le salon et prit une bouteille de rhum au passage... Ah le rhum...
Une fois arrivé à destination, il s'assit dans un grand fauteuil, aluma sa chaîne hifi et fit passer "Back in black" d'AC/DC... Il se versa un verre et donna deux trois gouttes à son chien. Décidément, c'était peu de choses mais c'était vraiment génial...

Quelques heures plus tard il se réveilla... Il n'avait même pas eu conscience de s'être endormi. Son chien était couhé à ses pieds et dormait tellement profondément qu'on aurait pu le croire mort, en dehors du léger souffle régulier que l'on pouvait percevoir.

Il n'aimait pas rester confiné et décida de sortir. Mais avant dela il devait prendre une douche.

Il se dirigea donc vers la salle de bain et se déshabilla lentement: il n'était pas encore bien réveiller. Maisle contact de l'eau sur sa peau lui fit l'effet d'un électrochoc, d'autant plus qu'elle était froide. Méthode radicale, mais méthode efficace.

Il sortit et se sécha puis partit vers sa chambre pour s'habiller. Là-bas il choisit une chemise blanche, une cravate noire et un jean clair abîmé qu'il devait avoir depuis ses 20 ans. Il réajusta le bandeau qui s'était légèrement décalé de son oeil puis sortit.

(--> Crique isolée)

[<= Eireannan - Rue]

Gyskâan regarda calmement la demonstration de tir. La détonnation le fit sursauter, mais ce qui le surprit le plus c'est la vitesse du projectile, il avait à peine pu le suivre des yeux. Si Mustang avait garder le canon de l'arme branqué sur lui sa tête aurait sans aucun doute explosé...
Tuer quelqu'un juste d'une pression de doigt ... c'était exitant et terrifiant à la fois. Un très léger sourire moqueur apparut sur ses lèvres, ses yeux fixèrent un instant l'endroit de l'impact de la balle sur le mur... C'était génial ... Impossible à esquiver, radicale ...

Il ne répondit pas au brun, hormis par ce léger rictus difficile à interpreter et par ses yeux durs radicalement différent de son regard avant la démonstration. En vérité il était interessé par l'arme, mais en même temps il aurait refuser de la toucher et encore moins de l'utiliser.
En faisant attention A ne pas faire mal à Kikuo, il l'aida juste d'un bras à avancer.

- Vous avez de quoi vous soigner chez vous ?

Son ton, calme, presque respectueux. Il avait recommençait à le vouvoyer, signe qu'il s'était totalement calmé et serieux.

- Voulez vous un coup de main pour retirer la... la bille ? (Il ne sait pas comment ça s'appelle ^^')

Son interlocuteur semblait avoir plus de mal à se deplacer, vu la quantité de sang qu'il avait perdu ce n'était pas étonnant. Et vu sa blessure retirer le bout de métal lui serait difficile, de ce que gyskâan connaissait en médecine du moins mieux valait retirer la "bille de fer" rapidement, avec de quoi stopper l'hémoragie à porté de main...
Même si le tieffelin n'en avait pas l'air il aurait été capable d'aider Kikuo, si celui ci était raisonable il accepterait son aide non ? ...

(<-- Rue)

Le gamin avait sursauté... Soit il ne s'y attendait pas, soit il ne connaissait pas, et à en juger par son expression qui touchait autant l'excitation que la frayeur. C'était sympa, de temps en temps, de faire peur à quelqu'un. Du moins, c'était un passe-temps dont Mustang ne se lasserait jamais. Il aimait, que dis-je, il se délectait de cette sensation lorsqu'il faisait ça à son éditeur, lorsqu'il devait lui rendre un papier; et malgré l'habitude, celui-ci avait toujours le même réflexe : crier dans le téléphone, puis angoisser dans son bureau. Décidément, l'homme était sacrément mal foutu. Mais au moins le journaliste avait le loisir d'en profiter à sa guise. Contrairement à cette foutue douleur qui continuait d'irradier dans son épaule.

"Vous avez de quoi vous soigner chez vous ?"

- Oui.

Non. Il n'avait pas de quoi, mais il trouverait bien, il improviserait. Pour ça il était plutôt doué. Improviser. On voulait sa mort? Eh bien il n'allait pas faire à son assassin-évité-de-justesse ce plaisir. Non, il n'allait pas mourir. Et pourtant il s'en était fallut de peu. Quelques centimètres à droite et plus de Mustang. Jusque là rien de très important, rien qui ne change la face du monde mais... qui s'occuperait de son chien? Après tout il n'avait personne pour venir s'inquiéter, ou pour lui téléphoner... A part son éditeur adoré. Mais à force de crier au loup, peut-être que cette fois serait la mauvaise. Mais il ne regrettait pas ces blagues infâmes, parce que NON, il n'allait pas mourir. Le monde devrait le supporter jusqu'à ce que sa sénilité l'emporte où qu'il décide lui-même, et personne d'autre, soyons clair, de mettre fin à ses jours.

"Voulez vous un coup de main pour retirer la... la bille ?"
- C'est une balle. Et mieux vaut ne pas la retirer avant que je ne sois dans ma salle de bain.

Il ouvrit la porte, non sans difficulté pour trouver la serrure, d'une part dans la pénombre, d'autre part avec ses vertiges et se dirigea vers la salle d'eau.

Gyskâan aurait voulu lui apporter son aide, mais le brun ne semblait pas vraiment en vouloir, mais vu la difficulté qu'il eut à mettre sa clef dans la serrure, le tieffelin eu un doute sur sa capacité à se soigner seul, au pire il l'accompagnerait simplement. Et puis bon, il l'avait dit lui même qu'il avait de quoi se soigner. Le soutenant toujours d'un bras il le suivit dans sa salle de bain, une fois arriver là il lacha l'homme, s'il avait besoin d'un coup de main il lui demanderait, et puis s'il avait trop d'orgueil pour accepter l'aide qui lui avait proposer c'était son problème.
Le demi diable n'agirait que si son violeur n'était plus en état.

Attentif, adossé contre le mur il regarda Kikuo et finalement tenta de lui proposer de nouveau ses services.

- Vous voulez que je vous prépare un truc capable de vous tenir eveiller le temps de s'occuper de ca ? Demanda-t-il doucement en désignant d'un signe de tête l'épaule blessée.

Ce n'était pas une aide direct, il pourrait se charger tout seul de sa blessure et au moins ne risquerait pas de flancher. Gyskâan ne savait pas s'il trouverait ce qu'il voudrait pour faire ce genre de boisson, au pire il pourrait toujours improviser niveau ingredient.

Il voyait ses murs qui semblaient se pencher vers lui, puis l'éviter avec un ondulement de dégout. Son sang était en train de couler sur le marbre... Enfin, ce n'était pas important, puisque le sang ne comportait pas franchement d'acidité. Mais il faudrait nettoyer tout ça un de ses jours. Son fidèle chien arriva en entendant la clé tourner dans la porte. Cependant, loin de lui faire la fête, il sembla plutôt abasourdi par ce qu'il avait devant ses yeux : son maître qui se vidait - de son sang, entendons-nous.
Pas franchement chancelant, mais plutôt titubant, il s'approcha douloureusement du lavabo au dessus duquel trônait un miroir... LE miroir, c'était LE miroir qui te montrait ta sale tête en fin de soirée, LE miroir qui te montrait que t'étais encore revenu mort bourré, LE miroir qui lui montrait aujourd'hui qu'il était blanc comme un linge. Et bien que d'ordinaire il ne se vantât pas de son bronzage, il se voyait dans LE miroir comme un fantôme.

Bon, maintenant, il fallait s'attaquer à la blessure. Mais une nouvelle fois, il fut coupé dans son élan...

"Vous voulez que je vous prépare un truc capable de vous tenir eveiller le temps de s'occuper de ca ?"

A vrai dire il ne comptait pas y passer des heures, mais si Gys pouvait servir à quelque chose, ce serait sans aucun doute...

- Je ne dis pas ça pour te rabaisser ou rien, mais, et sérieusement, tu peux donner à manger à mon chien?

C'était la première chose qu'il faisait en rentrant. D'autre part il n'était pas vraiment fatigué et n'avait besoin de rien pour rester éveillé, juste d'un peu de sang, mais c'était à son corps de s'en occuper.

Se concentrant sur ce qu'il allait pouvoir faire de sa plaie, il choisit de commencer par enlever la balle. Chez lui il n'y avait rien, c'était une maison de célibataire. Par chance, il lui restait une sorte de pince à épiler sortie d'on ne savait trop où. Il s'en servit pour extirper le bout de métal, non sans souffrir, ce qui eut pour conséquence de faire sortir le peu de sang qu'il lui restait dans l'organisme. Non content d'agoniser, Kikuo versa un peu d'alcool sur la blessure - non, il n'avait pas de coton - et claqua des doigts afin de faire cicatriser la plaie.

Ca avait beau marcher, être joli, plutôt classe, le feu, et vous ne pourrez pas me contredire, ça brulait et par conséquent c'était douloureux. En y réfléchissant, ou plutôt en se regardant dans LE miroir-chiant-de-fin-de-soirée, il avait franchement l'air d'un masochiste en train de se faire rotir l'épaule, en vue, qui sait, de la manger. Enfin il n'y comptait pas, il y avait des limites à la plaisanterie - et à l'anthropophagie. Un nouveau claquement, ça piquait... Le moment venu - c'est à dire le moment où Kikuo en eut marre de faire cicatriser sa plaie qui continuait de le lancer - il attrapa un bandage dans l'armoire à pharmacie - parce que oui! Miracle de la nature il avait ça en stock, mais à vrai dire c'était surtout pour y entreposer ses cachets et autres somnifères - et finit, tant bien que mal, par se faire une sorte de bandage sur l'épaule. Un truc qui ne tiendrait pas trois heures, mais qui en tiendrait bien deux.

"T'as encore besoin d'un truc ? Ou tu préfères que je te laisse ?"

Il l'avait tutoyé...? Soit, comme il voulait.
Hum... il avait besoin de pas mal de trucs en réalité. D'une femme, mais - le mot suivant devra être appuyé à la lecture - seulement - vous avez tout compris - pour le soigner au cas où un autre crétin aurait l'idée ingénieuse de lui foutre une balle dans l'épaule, et sans prévenir en plus. Bonjour la politesse. Bref, une femme pour le soigner, lui faire à manger tant qu'à faire... Oui, vous lisez-là des propos machistes et, peut-être bien révoltant, mais totalement assumés par leur penseur. Il vous autorise même à l'insulter, parce que, entendons-nous, il n'est pas franchement à ça près. Quoi d'autre...? Un rail. Un bon vieux rail, ça lui ferait du bien. Ca le ferait aussi saigner du nez... d'accord, c'était peut-être pas le moment pour perdre un peu plus de sang. Il avait besoin... d'un verre; oui, ça, c'était faisable.
Pour répondre à Gys, il haussa les épaules, ou plutôt : il haussa une épaule, gardant consciencieusement l'autre immobile.

- Ca va, tu veux quelque chose à boire?

Laissant le sang par terre - on aurait pu croire à un violent meurtre - il se dirigea vers le salon et trouva, sur un coin de la bibliothèque sa bouteille. Vous savez, comme dans les films avec les verres et le whisky derrière des bouquins fictifs. Sauf qu'ici, tout était bien visible. Vous l'aurez remarqué, monsieur assume ses vices.

"Ca va, tu veux quelque chose à boire?"

Bandage de fortune, impassibilité totale envers Gyskâan... Mouais, c'était pas qu'il n'aimait pas mais ... il avait commencé à s'habituer a ce qu'on le remarque un peu ... enfin bon, son hôte lui proposait un verre. Il devait faire quoi ? lui foutre enfin la paix -vu que sa présence ne lui faisait ni chaud ni froid il était donc un élément du décor inutile qui ferait mieux de ne jamais s'être ramené- ? Ou accepter et essayer de le cerner un peu plus ? ... Ben oui quoi ... fallait bien avouer qu'il était très intéressant, lassant certes, mais intéressant quand même.
Il suivit des yeux le brun, réfléchissant toujours vaguement à sa réponse, hésitant, pesant le pour et le contre. Puis voyant que Mustang prenait un verre de rhum ... résultat des courses : Non, le rhum n'allait pas du tout avec un jus d'orange -verdict rendu il y a plusieurs années, pas la peine de réfléchir a ça.
Il secoua la tête négativement.

- Non merci.

Bon et maintenant ? Il restait planté là à le mater se boire un verre d'alcool histoire de se saouler encore plus vite que d'habitude vue la quantité de sang qu'il avait perdu ? ... Pas intéressant ...
Il garda le silence quelques secondes, détaillant Mustang de la tête au pied d'un vague regard qui se détourna rapidement vers autre chose de plus intéressant : Une jolie fille qui traversait la rue en face, elle avait des jambes magnifiques [cherchez pas a comprendre le rapport, y en a pas, Gys est comme ça, point.]

- Bon moi je vais y aller ^^ Porte toi bien !

Voila ... fin de la question ... Plus besoin de tergiverser ... Bye, bye, il partait. Il n'attendait même pas que son interlocuteur ait réalisé, la porte, la rue, la ville ...

[=> Lac Lemon]