Éternité
Et cette fumée où va-t-elle ?
Tandis que les bouteilles roulent sur le sol gelé
Qu'il ne nous reste plus rien à espérer
Et ces châteaux, ces murailles, éthérées.
Non ce n'est plus le temps des larmes
Vois ces ombres danser dans tes yeux
Les corbeaux t'appeler de leurs vœux
Alors que ta tristesse est ta seule arme.
Mais cette fumée où disparait-elle ?
Alors que tu la suis, regard fiévreux
Alors que tu l'appelle, levé vers les cieux
Si tendre, si libre et aussi si belle.
Partie, envolée, pour un temps, pour l'été
Le château s'écroule, vois-le sombrer
Sans haine, sans joie, sans pitié
Dans la douleur subtile d'un instant d'éternité.
Tristement
La ville est vide de toute présence
Rien d'autre que moi et ma conscience
Et les lumières doucement s'éteignent
Et mon cœur tristement, saigne.
Les vagues se brisent dans le vide
Un silence froid, dur, morbide
Les voix absentes de ceux que j'aime
Se perdent soudain, s'abiment même.
Ma main est froide contre mon cœur
Qui bat encore, faiblement, comme à chaque heure
Chaque mouvement est une épreuve
Avec mes larmes comme seule preuve.
Et j'ai caressé les rayons du soleil
Je les ai aimé, porté leur voix à mes oreilles
Moi je n'ai pas su me faire entendre
Par ces rayons si chauds, si tendres.
Et j'avance au hasard maintenant
Où mes pas me portent, tristement.