C'est moi ! Pour la dernière fois d'ailleurs, sachant que ce chapitre est le dernier… J'espère que la fin n'est pas trop mal, j'ai toujours eu du mal avec ces petites bêtes là, c'est encore pire que les lemons… (heureusement qu'il n'y en a qu'une à chaque fois (sauf dans Les Annales du Disque Monde où il peut y en avoir deux))
Bref…bonne lecture !
L'été s'était abattu sur la capitale japonaise, apportant avec lui son lot de chaleur et d'humidité inhérentes au climat et à la saison. Cependant, ce jour là, malgré l'intense chaleur, la température n'avait pas atteint son maximum et l'air n'était pas excessivement humide, ce qui rendait la situation plus acceptable. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, en cette charmante journée, Izaya avait décidé de se rendre à Ikebukuro pour y rencontrer une cliente, collecter au passage quelques informations intéressantes et peut-être s'arrêter un moment au Sushi Russe avant de rentrer. Il avait également prévu de rendre une éventuelle visite à ce cher Shizu-chan, mais seulement s'il ne trouvait rien d'autre à faire ; c'était un simple plan de secours.
Outre les passants habituels, les rues étaient pleines d'adolescents sans uniformes, ainsi que de quelques touristes semblant plutôt mal supporter le climat, qui erraient dans les artères principales en groupes plus ou moins grands. Tout ceci dégageait un irrésistible parfum de vacances qui ne laissait pas le brun indifférent, alors qu'il traversait les rues passantes en essayant au maximum de rester dans la fraicheur de l'ombre pour se rendre dans un lieu beaucoup moins fréquentable et d'ailleurs beaucoup moins fréquenté.
Là-bas, à côté de la sortie de secours d'une pâtisserie, il découvrit une femme qui devait avoir une quarantaine d'années, aux longs cheveux blonds dont la racine brune était parfaitement visible même pour un observateur peu attentif, tout comme l'aura de vulgarité qui se dégageait d'elle. Il s'avança un peu plus vers elle, se doutant qu'il s'agissait de la personne qu'il était venu voir. Cette dernière se tourna alors vers lui, et demanda de la voix rauque caractéristique des grands fumeurs :
« Vous êtes Izaya Orihara, n'est-ce pas ? »
Il acquiesça, et elle commença à lui expliquer ce dont elle avait besoin. Cette tâche était particulièrement aisée pour l'informateur efficace qu'il était, aussi n'eut-il même pas besoin de la faire attendre pour lui fournir l'information qu'elle désirait. Pour un peu, il se serait presque demandé pourquoi il avait pris la peine de venir la voir en personne comme elle l'avait voulu, alors qu'une simple réponse téléphonique aurait été suffisante…mais après tout, cela lui donnait une bonne raison de s'aérer. Il avait passé beaucoup trop de temps devant un écran ces derniers jours…
Lorsqu'il en eut terminé avec elle, il retourna dans les rues les plus fréquentées, son salaire outrageusement élevé en comparaison du travail fourni en poche, marchant d'un pas allègre et insouciant qui cachait toutefois une certaine méfiance, car même si sa relation avec son ennemi était désormais plus pacifique, il n'était malgré tout toujours pas à l'abri de l'attaque soudaine d'un distributeur ou d'une poubelle de supermarché. En effet, même si ces derniers temps Shizu-chan ne faisait plus rien qui risquait sérieusement de le tuer, arrêtant par exemple de viser sa tête lorsqu'il lançait quelque chose sur lui, ce dernier ne se retenait jamais de l'attaquer avec ce genre de projectiles lorsqu'il en avait l'occasion, ce qui obligeait le brun à rester constamment à l'affut du moindre détail signalant le déplacement aérien d'un objet particulièrement lourd et malchanceux qui normalement se trouvait sur la terre ferme et y restait toute sa vie.
Izaya se promena ainsi pendant environ deux heures, enregistrant toute information qui pourrait s'avérer utile à l'avenir, et alors qu'il commençait à s'ennuyer, il remarqua un groupe de trois lycéens qui traversait la rue. Il était composé de deux garçons, dont l'un avait les cheveux blonds, ainsi qu'une fille, plutôt petite ; Mikado, Masaomi et Anri. Ils passèrent à quelques mètres de lui sans même remarquer sa présence, aussi l'informateur s'appuya-t-il contre un mur et commença à les suivre du regard, n'ayant de toutes manières rien de mieux à faire pour le moment.
Tandis qu'il les observait, il ne pouvait s'empêcher de songer à sa récente découverte : alors qu'il était allé voir les nouvelles fictions de Shiza (uniquement pour se distraire bien sûr), il avait soudain réalisé que Shizu-chan et lui n'étaient pas les seuls à être traités de la sorte (comprendre par là “comme des personnages dont la seule utilité était de tomber amoureux et de coucher ensemble sous toutes sortes de prétextes plus ou moins bons”). Maintenant qu'il n'était plus concentré uniquement sur son propre cas et par extension sur celui de son “amant fictif”, il avait compris que deux personnages qui revenaient périodiquement et qui, en de rares occasions, étaient au premier plan de l'histoire, étaient en fait des projections des deux adolescents. Ils s'appelaient Masaya Kidomi et Mikami Ryugane (ce qui dissimulait encore plus mal leur identité, au point qu'il avait presque honte en pensant qu'il avait pu passer à côté d'une chose pareille pendant tout ce temps) et leur caractère était, fort heureusement pour eux, beaucoup plus fidèle à la réalité que celui des deux hommes (quoique dans un sens, cela rendît leur identité réelle beaucoup plus évidente pour les éventuels lecteurs qui pourraient les connaître). Bien évidemment, Izaya se doutait que les deux principaux concernés n'avaient eux non plus absolument pas conscience de cela, et il se disait d'ailleurs qu'il était fort probable que Shiza ait écrit tout cela à cause d'Anri. Cependant, bien qu'il eut une petite idée de la raison pour laquelle l'auteure écrivait pour elle, il n'avait pas réellement envie de connaitre les détails…
C'est à cet instant que la jeune fille susmentionnée le repéra. Elle se tourna discrètement vers lui et le foudroya du regard (mais bien sûr, il s'agissait d'elle, et comme elle manquait d'un peu d'entrainement, son regard meurtrier fut légèrement plus mou que celui qu'elle aurait pu produire). Alors, ne trouvant plus aucun intérêt à leur filature oculaire, qui était déjà à la base plutôt dépourvue d'intérêt, il se contenta de lui faire un signe de main amusé, avant de reprendre sa route pour rentrer chez lui pendant que la lycéenne retrouvait sa position d'origine et souriait à ses amis comme si de rien n'était.
Izaya n'eut alors absolument plus rien à faire à Ikebukuro. Sauf peut-être rendre visite à Shizu-chan ? C'était une idée alléchante, songeait-il en imaginant tout ce qu'il pourrait faire une fois chez lui…très alléchante… C'est pourquoi, il changea légèrement sa direction pour se diriger avec entrain vers le logement de ce dernier. Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas fait…
Pendant qu'il s'y rendait, il se demanda si le blond serait chez lui. Il n'avait malheureusement pas cherché à connaître son programme avant de partir, ce qui le laissait dans une ignorance dont il n'était pas coutumier. Mais cela lui importait peu. Après tout, il pouvait largement se permettre de patienter… D'autant plus que Naito serait certainement ravi de lui tenir compagnie en l'attendant.
Il arriva quelques minutes plus tard, et entra sans même sonner ou chercher ses clés, qu'il avait bien sûr gardées malgré toutes les tentatives de Shizu-chan pour les lui reprendre. Comme il l'avait supposé, la porte n'était pas verrouillée. Il laissa ses chaussures dans l'entrée, et commença un rapide tour des lieux pour vérifier s'il était bien seul ou non. Il se déplaçait furtivement, faisant le moins de bruit possible et portant une grande attention à ne pas entrer dans une pièce sans avoir discrètement vérifié au préalable si elle était vide. Si le blond avait des invités, sa présence risquait d'être très problématique… Et même si par chance, cela n'était encore jamais arrivé, mieux valait être prudent.
Il avait donc commencé à se diriger silencieusement vers la chambre après avoir inspecté le salon, lorsque des bruits en provenance de la cuisine attirèrent son attention. Il s'orienta donc vers cette pièce, et découvrit Shizu-chan qui y buvait un grand verre de lait. Avec un sourire espiègle, il se plaça juste devant lui en saluant :
« Shizu-chan, je suis rentré ! »
Cependant, contrairement à ce qu'il avait espéré, ce dernier ne recracha pas sa boisson sous l'effet de la surprise, et ne s'étouffa même pas avec. Il se contenta simplement de finir son verre et de le reposer tranquillement en déclarant d'un ton irrité :
« Ne parle pas comme si tu vivais ici… Et d'ailleurs, qu'est-ce que tu fous là ?
- Tu n'es plus amusant du tout… » se plaignit le brun en arborant un air boudeur.
Il se pencha ensuite vers Naito, qui venait d'entrer, et commença à le caresser en ajoutant, s'adressant désormais à lui :
« Heureusement que tu es là pour m'accueillir correctement, toi. »
Le félin répondit par un ronronnement joyeux qui fit soupirer son supposé “maître adoré auquel il serait éternellement fidèle”. C'était une chance qu'il n'ait jamais compté sur lui pour assurer la sécurité des lieux en son absence…
« Si tu n'es pas content, tu n'as qu'à partir, je ne demande pas mieux, lâcha froidement le blond.
- Oh, allons Shizu-chan, répliqua-t-il en se redressant, sa voix prenant des intonations plus sirupeuses. Ne me fais pas croire que tu veux déjà que je m'en aille alors que je suis venu rien que pour toi… D'autant plus que tu serais trop déçu que je parte maintenant. »
Puis, il se rapprocha de lui, se mit sur la pointe des pieds, et ajouta en murmurant d'un ton moqueur dans le creux de son oreille :
« “Je ne t'aime pas, mais je ne veux pas que tu recommences à fuir”, c'est ça ? »
Lorsqu'il se remit face à lui, il put constater que les joues du blond avaient pris une teinte légèrement rosée et qu'il regardait ailleurs d'un air embarrassé. Si celle d'avant avait été décevante, cette réaction-ci était tout simplement à mourir de rire. Voir Shizu-chan gêné était une chose qui n'avait pas de prix…
Néanmoins, cela ne dura pas aussi longtemps que le brun l'aurait voulu. L'autre pivota d'un mouvement sec et s'empara de son verre pour le laver, avant de demander abruptement pour la forme :
« Qu'est-ce que tu veux ? »
Izaya ne répondit pas et s'appuya contre la table avec un sourire évocateur que le blond ne manqua pas de remarquer en se retournant.
« Tu pourrais répondre.
- J'espère au moins que cette table est propre…
- Plus pour longtemps. »
Naito quitta alors la pièce, déçu, et alla se poser sur son coin de canapé pour y bouder tout son soûl. Il aimait beaucoup cet humain brun qui venait de temps à autres, mais il avait trop tendance à accaparer toute l'attention du sien et à l'oublier lorsque ce dernier était là. C'était tout à fait inacceptable…mais il ne parvenait pas à se résoudre à ne pas l'aimer ; il savait trop bien se faire pardonner pour cela…
Cela faisait près d'un an qu'il vivait ici, et il avait achevé de s'habituer à sa vie en intérieur. Il ne se privait bien sûr toujours pas de sortir lorsque l'envie lui en prenait et qu'il en avait l'occasion, mais il était agréable d'avoir un endroit où revenir après ses escapades. C'était décidé, il allait rester ici définitivement ; et même les bizarreries parfois dangereuses de son humain ne pourraient l'en dissuader.
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Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, la réaction de Shizuo face à l'arrivée subite d'Izaya n'avait rien d'inhabituel. Depuis l'épisode du love hotel*, il lui arrivait parfois de réagir avec calme à sa présence. Il n'était toujours pas doux, ne montrait toujours aucun signe de gentillesse, mais il était désormais en mesure de rester tranquille en sa présence en certaines occasions ; et cela représentait une évolution considérable. En contrepartie, si son attitude face au brun pouvait être étonnamment impassible parfois, ce dernier parvenait désormais à peu près aussi souvent (c'est à dire rarement) à l'embarrasser, et il ne se gênait d'ailleurs jamais pour le faire, comme nous avons pu le constater.
Ainsi, au fil du temps et parce que leur relation tumultueuse avait achevé sa lente et instable transformation pour devenir…tout aussi tumultueuse mais d'une toute autre manière, le comportement du blond envers son ennemi de toujours avait sensiblement changé pour tout observateur qui y ferait un tant soit peu attention. Par ailleurs, Shizuo lui-même avait plus ou moins changé depuis que le brun avait cessé de mettre brutalement et traitreusement fin aux quelques périodes plutôt paisibles de sa vie. Mais une fois de plus, pour l'observateur néophyte, c'était une chose qui ne se remarquait pas facilement. En fait, seules quelques personnes s'en étaient aperçues, même si la majorité en ignorait la cause. Il s'agissait notamment de Kasuka, Celty, Tom et Shinra (parce qu'ils le connaissaient bien), Simon (parce qu'il en savait toujours plus qu'il voulait bien le montrer) et bien sûr Izaya, pour qui ces changements étaient d'autant plus évidents qu'il en était le responsable direct et qu'il s'en félicitait.
Par ailleurs, les événements récents avaient aussi changé ce dernier, dans une moindre mesure. Bien sûr, il y avait le fait qu'il ne cherchait plus particulièrement à attirer d'ennuis au blond. Cela ne l'amusait plus vraiment, parce qu'il avait désormais adopté une toute nouvelle manière de jouer avec lui, et que cette dernière était de loin supérieure à l'ancienne. Mais ce qui avait surtout changé était le fait qu'il assumait enfin complètement leur nouvelle relation, et ce sans se chercher d'excuses. En effet, sa morale était beaucoup plus flexible que celle de Shizuo, mais si ce dernier s'était fait plutôt rapidement à ce changement et n'avait pas éprouvé de trop grosses difficultés pour l'accepter (sauf bien sûr au début, qui avait été extrêmement difficile et éprouvant pour les gens à proximité aussi bien que pour lui-même), l'informateur avait eu besoin d'un peu moins d'un an pour arriver au même résultat. Cependant, il y était malgré tout parvenu (n'oublions pas que rien ne lui est impossible), même s'il essayait tout de même de garder en tête l'ultime excuse “j'attends qu'il soit dans un moment de faiblesse pour en profiter”. Toutefois, il fallait avouer qu'il se servait de moins en moins de cette dernière, quand bien même il avait la réelle intention de le faire si l'occasion se présentait.
D'autre part, si jamais il parvenait enfin à atteindre son objectif, il était fort probable qu'il se lasse de cette nouvelle relation qui avait mis tant de temps à se mettre en place, et qu'il décide d'y mettre un terme aussi vite qu'il avait décidé de l'entamer. Shizuo semblait d'ailleurs en être conscient, ce qui lui donnait une excellente raison de refuser de laisser sa position de dominant au brun, en plus de toutes les autres. C'était beaucoup trop risqué, et il ne voulait surtout pas perdre ce qui avait été gagné avec tant de difficultés ; parce que malgré les apparences, leur nouvelle position était très fragile, et ils sentaient tous les deux qu'ils risquaient à tout moment de retomber dans leur ancienne relation basée uniquement sur la haine.
En conclusion, bien que le terme de “stable” soit difficile à employer pour définir l'équilibre qu'ils avaient atteint, et que celui d'“assumée” soit impossible à utiliser pour parler de leur situation, qui demeurait parfaitement secrète pour toute personne extérieure, ils étaient tous les deux pleinement satisfaits de la tournure qu'avaient pris les événements. Et après tout, c'était le plus important…
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Celty ne voulut jamais croire Shinra lorsqu'il lui avait fait part de son hypothèse concernant la relation entre Shizuo et Izaya. Comme elle l'avait écrit la première fois qu'il avait tenté de l'évoquer « Arrête ! Rien que l'imaginer me donne la nausée… ». Le médecin illégal renonça donc à la convaincre de cela, bien qu'au fond il n'eut aucun doute concernant le fait qu'il avait raison. Mais il aurait aimé avoir plus de détails…
Certain que le blond refuserait catégoriquement de lui dire quoi que ce soit et que sa réaction serait très probablement dangereuse, il décida de tenter sa chance auprès de l'informateur lorsque celui-ci était venu le voir après l'une de ses multiples altercations avec ce dernier. Toutefois, ce ne fut guère plus concluant…
« Je peux savoir ce qui s'est passé avec Shizuo, avait-il demandé, l'air de rien, tout en s'affairant sur son matériel.
- Tu sais, la routine… Il m'a vu, il a hurlé, il a attaqué. C'est à croire qu'il ne sait réagir que d'une seule manière…
- Je ne parle pas de ça. Vous avez changé… »
Izaya s'était contenté de lui lancer un regard sombre, avant de changer habilement de sujet. Shinra avait failli se laisser avoir par ce subterfuge, mais il avait fini par réaliser ce que l'autre cherchait à faire et n'avait eu besoin de rien de plus pour comprendre qu'il essayait de fuir cette conversation. Aussi, il était revenu à la charge en demandant avidement :
« Ça dure depuis combien de temps ?! Je savais que ça allait arriver un jour ! Il vous en aura fallu du temps quand même… »
Il avait coupé court à sa tirade enthousiaste lorsqu'il avait senti le regard acéré du brun posé sur lui. C'était un regard à la fois ennuyé et menaçant comme lui seul savait en produire, aussi efficace que s'il avait placé un couteau sous sa gorge. Et malgré son apparente insouciance, le médecin avait immédiatement compris qu'il valait mieux s'arrêter là et ne pas en demander plus. Visiblement, il s'agissait d'un sujet sensible… Il était donc plus sage de garder ce qu'il savait pour lui. Il n'avait alors pas insisté plus longtemps et avait marmonné de brèves excuses tout en reprenant sa tâche.
Il n'avait pas lancé de nouvelles tentatives pour savoir ce qui s'était réellement passé entre les deux hommes depuis. Mais celle-ci avait été suffisante pour confirmer ses doutes. Toutefois, il aurait tout de même voulu connaitre les détails… Tout ceci devait être tellement passionnant…
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Quant à Erika, celle qui a inconsciemment provoqué tout cela et qui en serait extrêmement fière si elle le savait, elle n'était toujours pas parvenue à les surprendre, ce qui la frustrait grandement. Pourtant, elle savait que leur relation était différente de celle qu'ils montraient au reste du monde. Le problème venait simplement des autres, qui semblaient avoir formé une coalition pour l'empêcher de les voir de ses propres yeux. Venant de ses amis, c'était probablement l'ignorance qui était à l'origine de cela : ils devaient penser que ce serait risqué. Venant de Simon, peut-être aussi. À moins que…à moins qu'il soit au courant de tout depuis le début et qu'il le leur ait caché pendant tout ce temps ! C'était un point sur lequel il faudrait qu'elle enquête.
D'autre part, elle ne désespérait pas de les voir un jour…
Ils seraient dans une ruelle sombre, enlacés dans une étreinte presque désespérée. Puis, Shizu-chan prendrait délicatement le visage d'Iza-iza en coupe et le lèverait vers lui pour l'obliger à le regarder, avant de poser avec douceur ses lèvres contre les siennes. Lorsqu'il les retirerait, il remarquerait les larmes qui perlaient dans les yeux de ce dernier et il les essuierait délicatement avant de murmurer avec sincérité qu'il l'aimait… Alors, le brun sourirait avant de lui répondre que lui aussi et…
Non, en toute logique cela s'était déjà passé. Et elle l'avait raté… C'était impardonnable ! Mais il n'était pas trop tard pour le reste…
Ils seraient dans une ruelle sombre, et Shizu-chan fixerait Iza-iza d'un air grave avant de déclarer d'un ton sérieux :
« Je ne veux plus que nous nous cachions. Je t'aime Izaya, il est temps que nous nous montrions au grand jour !
- Mais Shizu-chan…répliquerait le brun en s'appliquant pour ne pas laisser sa joie transparaître derrière son anxiété. C'est impossible. Que diront les autres ?
- Je me fiche de ce qu'ils pensent. Et depuis quand cela a-t-il une importance pour toi ? »
Iza-iza baisserait la tête, avant de la redresser pour fixer l'autre homme d'un air à la fois confus et inquiet.
« Je…c'est vrai mais…il y a tellement de gens qui m'en veulent. Que se passera-t-il s'ils s'en prennent à toi ? S'il t'arrive quelque chose par ma faute, je ne me le pardonnerai jamais. »
Shizu-chan rirait doucement, avant de répliquer :
« Tu crois vraiment que je les laisserais faire ? Voyons Izaya, comment peux tu imaginer que quelqu'un soit en mesure de s'en prendre sérieusement à moi ? C'est plutôt pour toi que je me fais du souci ! Mais…plus j'y pense, et plus je me dis que je ne veux plus continuer ainsi. Pourquoi devrions nous nous cacher ?
- Mais tu n'es pas à l'épreuve des balles Shizu-chan ! s'exclamerait le brun les larmes aux yeux. Tu n'es pas invincible et… »
Il serait alors interrompu par les lèvres du blond, qui se poseraient gentiment sur les siennes. Puis, il se redresserait et sourirait en murmurant d'un ton rassurant :
« Calme toi Izaya. Tu ne dois pas t'en faire pour moi.
- Shizu-chan…je t'aime.
- Je t'aime aussi… » *
Ou alors…
Ils seraient dans une ruelle sombre, et Shizu-chan plaquerait Iza-iza contre un mur où il l'embrasserait passionnément. Puis, ils se sépareraient, à bout de souffle, et le blond s'attaquerait avidement à son cou, le faisant gémir de plaisir. Ensuite, les choses commenceraient à aller plus loin et même si le brun serait peut-être un peu gêné au début ils…ils… Kyaaaaaaah ! …
Ou peut-être se déplaçaient-ils, et allaient chez le blond pour ne pas courir le risque d'être surpris ? C'était une question dont elle devait absolument trouver la réponse… D'ailleurs, il était même possible qu'ils aient commencé à habiter ensemble à l'insu de tous ! Peut-être même avaient-il déjà fait un voyage à Las Vegas dans la discrétion la plus totale pour se marier en secret ! Il fallait absolument qu'elle le sache… Elle voulait tout savoir ! Cependant, elle devait faire face à un problème de taille : elle ne parvenait plus à obtenir le moindre renseignement sur eux…
La jeune femme s'affala sur le dossier de sa chaise en poussant un long soupir de désespoir. Puis, alors qu'elle réfléchissait encore aux multiples possibilités de scènes qui s'offriraient à elles lorsqu'elle parviendrait enfin à les surprendre, et qu'elle se disait presque que si elle ne voyait rien, elle ne risquerait pas d'être déçue, un signal sonore la ramena à la dure réalité, qui à cet instant manquait cruellement de charmants garçons amoureux les uns des autres. Avec un nouveau soupir, elle se redressa pour découvrir qu'elle avait un nouveau mail en provenance d'une adresse inconnue.
Mi-curieuse mi-sceptique, elle l'ouvrit et en lut distraitement le contenu. Puis, à mesure qu'elle avançait, son sourire s'agrandit, encore et encore, jusqu'à ce que ses zygomatiques aient atteint leur limite. Lorsqu'elle arriva à la fin, elle le relut une deuxième fois pour s'assurer qu'elle ne se trompait pas. Enfin, elle se jeta à nouveau en arrière en poussant un hurlement de joie, avec une force telle que sa chaise bascula, et qu'elle tomba à la renverse avec elle. Toutefois, cela ne suffit pas à atténuer son allégresse, loin de là.
En résumé, ce message disait « Shiza, je suis un fervent admirateur de votre travail et j'aimerais beaucoup que vous acceptiez notre offre de publication. ». Pour un peu, cela aurait presque suffi à lui faire oublier sa frustration…
Et c'est ainsi que Shiza devint un auteur publié et reconnu, dont les succès furent bien évidemment retentissants…ou du moins, c'est ce qui aurait pu arriver. Toutefois, Anri parvint in extremis à la convaincre de refuser, grâce à toutes sortes d'arguments très persuasifs tels que « Tu ne seras plus libre, il leur en faudra toujours plus ! », « Tu n'as jamais voulu faire payer tes lecteurs, alors pourquoi commencer maintenant ? » ou encore « Ils ne te laisseront plus faire ce que tu veux, et tu seras obligée de respecter des délais très stricts » (chose dont elle s'était toujours montrée parfaitement incapable). Enfin, quoiqu'elle eut refusé de le dire, l'argument suprême qui avait motivé tous les autres était : « Que se passera-t-il si l'un des deux, et surtout Orihara-san le découvre ? Il ne faudrait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit… ».
Néanmoins, même si la jeune femme la refusa, cette proposition ne fut pas sans effets et la motiva encore plus à écrire pour oublier que tout le monde semblait vouloir l'empêcher d'accomplir ses rêves (car bien sûr, pour une raison inconnue, lorsqu'elle l'avait évoqué face à ses amis, ils avaient eu exactement la même réaction que la jeune fille, comme s'il s'agissait une fois de plus d'une coalition secrète).
Et c'est ainsi que Shiza devint (et resta) l'auteure en ligne la plus lue de tout le Japon. Anri eut d'ailleurs fort à faire pour garantir sa sécurité…mais elle ne le regretta pas.
Enfin, concernant les amis de cette dernière…
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C'était un bel après-midi d'été à Tokyo. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient, ou peut-être pas, et les écoliers étaient en vacances. Bien évidemment, Kida Masaomi en faisait partie, et en cette journée particulièrement chaude même pour la saison, alors qu'il avait renoncé à l'idée de sortir, il s'ennuyait à mourir. Lorsque la nuit tomberait, faisant chuter la température pour la rendre plus vivable, il était prévu qu'il retrouve ses deux amis en ville ; mais pour le moment, il ne parvenait pas à s'occuper de manière durable. Paresseusement allongé sur son lit, il soupira en songeant à ces derniers, se demandant ce qu'ils pouvaient faire. Il laissa ses pensées dériver pendant qu'il cherchait en lui la force de se diriger vers son ordinateur pour l'allumer et voir si Mikado était connecté, et il finit par se rappeler un événement, qui datait de l'année scolaire précédente. Il ne comprit jamais pourquoi cela avait surgi de sa mémoire à cet instant, mais il se souvint du jour où Anri avait découvert une mystérieuse liasse de feuilles qu'il avait lue avec son ami.
Il y avait vaguement songé sur le moment, mais n'y avait pas vraiment fait attention ; néanmoins…plus il y pensait, et plus tout ceci devenait clair dans son esprit : les deux personnages principaux ressemblaient presque exactement à lui-même et Mikado ! Cette révélation le fit se redresser brusquement. Pourtant, c'était impossible…qui aurait pu avoir une idée pareille ?
Le nom d'Erika Karisawa surgit immédiatement dans son esprit. Cependant, il ne comprenait pas ce qui aurait pu la pousser, elle ou n'importe qui d'autre, à faire une chose pareille… D'autant plus que Mikado était un ami. Juste un ami. Un ami très cher, certes, mais un ami quand même ! Et par dessus tout, un ami résolument amoureux d'une fille ! Alors qu'est-ce qui pouvait amener quelqu'un, ou même plusieurs personnes, à penser qu'il en était autrement ? Et d'ailleurs, pourquoi serait-il attiré par le brun ? Même s'il était plutôt mignon dans son genre et qu'il l'aimait beaucoup, c'était tout à fait ridicule, et il était impensable que lui…et son innocent camarade auquel il tenait plus que tout…puissent…puissent…
Alors que le lemon lui revenait en mémoire, cette fois-ci avec lui-même et Mikado en tant que personnages principaux, il se rabattit violemment sur son lit en prenant sa tête entre ses mains, les joues en feu. Impossible…c'était impossible ! Mais il était déjà trop tard, il ne parvenait plus à se le sortir de la tête.
Shiza avait encore frappé…
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*Pour plus de renseignements, se référer au chapitre précédent
*D'un côté ça me fait rire, et d'un autre j'ai envie de vomir…
Que dire…mieux vaut se taire dans ces moments là. Je passerai donc sur le magnifique discours sur les joies et les peines de la vie d'auteur que j'avais prévu au début.
Joyeuses Pâques à tous !
Ven 15 Juil - 22:08
je viens de lire ta fanfic au complet et jai vraiment adoré! je trouve que tu as bien reussi à garder le caractère des personnages contrairement à beaucoup de fanfics que jai lu et tu m'a beaucoup fait rire 