Appartement de Tsuzuki

Muraki sourit.

- Vous n'arrêtez pas de me répéter la même question. Oui, ça va, je vous assure.

Il aimait bien son air gourmand devant la tarte aux pommes. Il se demanda si des fois, lui même n'avait pas le même air quand il le regardait... Enfin, bref.

Il s'assit sur un fauteuil en face.

- Alors vous ne vous rappelez plus de ces dernières heures?

Non, il ne se rappelait de rien du tout. Comme une soirée trop arrosée...

- Je me rappelle être sorti pour vous chercher... C'est tout.

Il dégustait sa tarte aux pommes, faute d'avoir faim, autant en profiter non? C'était pas tous les jours qu'il se faisait servir, par Muraki en plus!

Mais une question le gênait... Il aurait très bien pu dire n'importe quoi dans un sombre délire...

- Dites... de quoi avons-nous parlé?

Aaah... la question qu'il attendait...

- De tout et de rien, dit-il évasivement.

Puis il se rendit compte qu'il le ménageait, et qu'il n'avait aucune raison de le faire, après tout - et puis, s'il l'aimait vraiment, comme il disait, eh bien, il devrait être capable d'assumer, non?

- Ou plutôt, je vous ai dit que je n'arrivais pas à savoir si vous m'appréciez ou si vous me détestiez, et là, vous avez répondu que vous m'aimiez.

Il parlait calmement, avec un léger sourire.

- Alors je vous ai embrassé.

Après tout, pourquoi lui cacher la vérité?

- Ah bon... Vous me croyez? Ou alors le baiser c'était pour me mettre à l'épreuve?

Ca ne l'étonnait pas vraiment d'avoir dit ça... Pourtant ça aurait du... Mais non. Il pensait que c'était une évidence, il fallait bien qu'il le dise un jour, même si cétait ridicule et totalement déplacé...
En fait, il était plutôt content et un léger sourire, bien qu'un peu triste, se dessina sur ses lèvres...

Muraki était étonné de le voir sourire. Finalement, il avait plutôt bien fait de lui dire.

Mais pourquoi son sourire était si triste...?

- Ni l'un ni l'autre, répondit-il calmement. J'avais du mal à vous croire, mais ce n'était pas tant pour vous mettre à l'épreuve que parce que j'en avais envie.

Savait-il seulement à quel point il était obsédé par lui ?

- Je suis à votre entière disposition si vous voulez réessayer, ajouta-t-il, un poil moqueur - mais sa proposition était tout à fait sérieuse.

Tusuzuki était... à moitié surpris de sa proposition. D'un côté, c'était Muraki... plus rien ne le surprenais... De l'autre, c'était quand même... soudain.

En tout cas si il s'imaginait qu'il allait bouger pour l'embrasser, dasn son état, juste à ce moment, il se trompait... Parce que franchement, il n'était pas dans de bonnes conditions pour faire ça... Ca ou plus...

Et puis il était un peu déçu à vrai dire. Parce que Muraki ne l'aimait sûrement pas pour sortir une connerie pareille! Enfin, une conneire non, c'était assez censé au final... Mais quand même!

Et comme il ne savait pas quoi dire, il continua à réfléchir sur tout ce qui s'était passé. Sur ce qu'il avait bien pu dire...

*La proposition ne le tente pas.*

C'était le moins qu'on puisse. Pourquoi il avait toujours l'impression de marcher sur des oeufs, avec lui ? Enfin...

- Vous préférez peut-être être seul ?

Il se demanda pourquoi il disait ça, c'était presque prendre le bâton pour se faire battre. Mais il avait mal à la tête et il était fatigué, lui aussi avait besoin de repos - ils en avaient tous les deux besoin. Donc autant qu'ils se reposent, Tsuzuki ici, et Muraki chez lui.

C'était toujours comme ça... A chaque fois qu'il ne savait pas quoi dire ou qu'il ne faisait rien, Muraki voulait partir... Mais qu'est-ce qu'i pouvait faire, c'était quand même assez... étrange comme proposition...

Lui qui pensais qu'avouer son amour arrangeait tout... C'était presque le contraire! Mais au moins il se sentait libéré d'un poids...

- Si vous voules rentrer chez vous, ce n'est pas à moi de vous en empêcher... Mais j'aimerais bien que vous restiez un peu... Et puis vous n'avez pas l'air bien très franchement, alors j'aime autant ne pas avoir à ressortir comme tout à l'heure...

Il sourit. Il n'aurait jamais imaginé sortir ça un jour...

Muraki écouta Tsuzuki parler en silence.

*Qui êtes vous, qu'avez-vous fait de Tsuzuki-san?*

Et en plus, il souriait. Ah, la la...

- Bon, je reste alors.

Il se leva et prit un morceau de tarte aux pommes sur la table.

- Mais à vos risques et périls.

Après tout, il restait un psychopathe, même si ça lui faisait bizarre de se montrer si attentionné. Il n'avait pas l'habitude.

Muraki sourit.

- Est-ce que ça a vraiment de l'importance ?

Enfin bon, il n'avait pas l'intention de s'en tirer avec une pirouette. Il se leva et s'assit à côté de Tsuzuki sur le canapé.

- C'est une obsession. Je parle de vous ; vous êtes mon obsession. Et vous ne devez pas savoir ce que c'est ; quand on est obsédé par quelqu'un autant que je le suis par vous, on peut lui faire subir les pires cruautés sans le vouloir (ou même en le voulant), ou se montrer attentionné à l'extrême. Pour couronner le tout, vous savez que je suis devenu fou à cause de la faiblesse des humains. Je suis imprévisible. Et c'est pour ça que j'ai du mal à le croire quand vous dites que vous m'aimez, vous voyez ?

Il caressa doucement sa joue tout en contemplant son visage.

- Tsuzuki-san, vous êtes d'une beauté....

Un obsession... Ah oui... Ca expliquait pas mal de choses à vrai dire...

"Et c'est pour ça que j'ai du mal à le croire quand vous dites que vous m'aimez, vous voyez ?"
- Soyez rassuré, je ne suis pas humain... Même les shinigamis tombent malade... Même vous...

"Tsuzuki-san, vous êtes d'une beauté...."

Il avait presque envie de répondre "vous n'êtes pas mal non plus". Mais ça faisait trop cliché, et c'était légèrement pitoyable.
Il tourna la tête vers Muraki. Il se retrouvaient presque dans la même position que cette de la cascade, car tsuzuki avait oublié qu'ils étaient à côté malgré la min du médecin...
Il regarda ses yeux... C'est vrai qu'il y avait quelque chose d'obsesionnel.

- Votre obsession...? Je dois prendre ça comment?

- Je ne suis pas un shinigami, répondit-il calmement.

Qu'est-ce qu'il était, au juste? Un monstre, sans doute.

"Votre obsession...? Je dois prendre ça comment?"

Muraki se mit à rire joyeusement.

- Eh bien, je suppose que ça dépend de vous. J'en connais qui seraient flattés, et j'en connais d'autres que ça rebuteraient...

Comme ce gosse, là... Hisoka... Enfin. Il reprit plus sérieusement:

- En tout cas, je pensais que vous aviez déjà remarqué.

A vrai dire, il s'était bien aperçu qu'il y avait quelque chose mais bon...

- Et je suis votre seule obsession?

Parce que bon, c'était flatteur dans le fond, mais si il en avait plein des obsessions, à quoi bon?
Pour Tsuzuki, on avait qu'une seule obsession mais avec le docteur... Il n'était pas prévisible...

Muraki regarda Tsuzuki avec étonnement.

- ... Vous êtes ma seule obsession ... Ce n'est pas le genre de truc qui vient par deux...

Il sourit. Cette proximité, ça lui donnait des envies...

- Si vous voulez, je peux vous le montrer.

Il n'avait qu'à faire un minuscule geste pour l'embrasser, alors il ne se priva pas. Et il fallait profiter, tant que Tsuzuki était d'humeur relativement bonne...

Voilà, on y étais... Il avait une sensationde déjà vu...
Ah oui! Il avaient du s'embrasser tout à l'heure, mais bon, il ne s'en souvenait pas alors si ça se trouve, c'était que des conneries...

Il se recula pendant quelques secondes, observa de nouveau les yeux de Muraki... Il n'avait plus cet air paternel... Il était plutôt attirant... voir très attirant...

Alors qu'une mystérieuse force les attirait, il ferma les yeux et le baiser repris de plus belle...

Le médecin se faisait de plus en plus insistant... Et ça ne déplaisait pas à Tsuzuki, loin de là... Il se sentait bien, et presque en sécurité.
Presque, parce qu'évidemment, c'était Muraki, et qu'il était tout à fait capable de le violer quand cela lui chanterait.
Peut-être qu'il arriverait à le changer... un jour...

Il se laissa faire... Après tout, c'était sûrement la seule chose qu'il pouvait faire avec Muraki...
Il passa ses bras autour de son cou pendant qu'il l'embrassait.

Il en eut honte, mais il ressentait tout de même une drôle de sensation dans le ventre quand Tsuzuki passa ses bras autour de son cou. Il fallait qu'il mobilise toutes ses forces pour y aller en douceur, pour ne pas le basculer sur le canapé et ...

Non, non ! Pas de brusquerie. Avec douceur, il continua à embrasser son cou, et passa un doigt sur son torse, et enleva les premiers boutons de sa chemise avec dextérité.

*Est-ce qu'il va me rejeter, maintenant?*

Ah, son odeur... Elle le rendait fou ... -même s'il l'était déjà ...

Tsuzuki frémit lorsqu'il sentit les boutons de sa chemise se détacher... Déjà?
C'était pas qu'il n'en avait pas envie... non... juste... enfin... il ne se sentait pas près, voilà tout. Et ça le faisait se sentir bête. Après tout, il lui avait dit qu'il l'aimait - apparemment - ils en avaient sûrement parlé - sauf qu'il ne se souvenait de rien - et puis... enfin il se sentait bête!

Et il n'était pas non plus sûr que c'était le bon moment parce que malgré tout, il était malade. Et bien malade. Mal à la tête, par moment il voyait flou, jambes en coton, etc... bref, c'était pas la forme, il ne savait même pas si il pourrait bander dans son état... ( ) C'était assez pitoyale...

Bon, Tsuzuki se laissait faire, mais c'était quand même pas le genre "réponse instantanée et plus si affinités". Il l'observa avec attention. Ses yeux d'améthyste semblaient... comme brouillés. Et il avait les joues rouges. Et ce n'était certainement pas d'excitation. Sans doute la fièvre...

*... Je fais quoi, moi?*

Avec un soupir, il s'écarta, prit Tsuzuki dans ses bras et le porta dans son lit avant de rabattre les couvertures sur lui.

- Tâchez de vous reposer.

Sans rien ajouter, il mit son manteau et sortit de l'appartement.

[--> Pharmacie]

Il se laissa faire... encore une fois. Décidément, c'était pas sa journée.
Quand Muraki sortit, il ne comprit pas tout de suite... D'abord il ne vit même pas qu'il n'était plus là. Mais il comprit un peu plus tard, malgré son manque total de réaction...

Alala... Il fixa le plafond pendant une trentaine de seconde, décidé à attendre le retour du médecin, mais à bout de forces il s'endormit...

[<--- Pharmacie]

Lorsque Muraki revint, Tsuzuki était endormi. Une superbe occasion pour abuser de lui pendant son somm....

NON !

Avec un soupir, il laissa tomber le sachets de médicaments sur la table de chevet et regarda Tsuzuki. Il avait envie de lui, terriblement, terriblement envie de lui...

- La prochaine fois, vous ne vous en tirerez pas à si bon compte... je vous le dis.

Il soupira et ajouta:

- Et moi, quel idiot ... Tout ça parce que je veux être gentil avec lui...

Tout ce qu'il était, surtout, c'était une bonne poire...

Quand Tsuzuki se réveilla, enfin du moins, quand il pris conscience de ce qu'il entourait, il capta une phrase, qui devait être prononcée par Muraki qui, apparemment, parlait tout seul...

"Tout ça parce que je veux être gentil avec lui..."
*Avec qui? Avec moi...?*

Mais il ne releva pas plus que ça. Il ouvrit les yeux: c'était le même plafond. Il devait être chez lui alors... Il tourna un peu la tête, il y avait Muraki qui semblait...

- Vous en avez marre de vous occuper de moi?

Enfin, c'était l'impression qu'il donnait... Ou quelque chose dans cet esprit...

[♥ j'adore jouer avec toi! xD]

"Vous en avez marre de vous occuper de moi?"

Etonné, Muraki le fixa. Il devait avoir entendu sa dernière phrase.

- Si j'en avais marre, croyez moi, je ne prendrais pas de gants pour vous le dire. Je serais même déjà parti à l'heure qu'il est.

Ça, fallait dire qu'il était pas le genre de type à tourner autour du pot...

- Je vous ai ramené des médicaments...

Il en sortit un du paquet et lui tendit.

- Vous allez prendre ça pour le moment. Tenez, de l'eau.

Il lui tendit un verre d'eau et attendit qu'il prenne le médicament.

(moi aussi! ^o^)

"Si j'en avais marre, croyez moi, je ne prendrais pas de gants pour vous le dire. Je serais même déjà parti à l'heure qu'il est."
Ouais... pour Tsuzuki c'était à moitié satisfaisant... En partie parce qu'il n'avait aucune idée de ce pouvait bien faire une obsession... Et puis Muraki est quand même assez barré dans le fond...

*Enfin, pas plus que moi...*

Super, des médicaments... Bon, il imaginait bien que c'était bon pour lui mais... Pfff... des médicaments quoi! On aurait dit un gosse...
Il regarda le cachet, puis l'avala avec un peu d'eau...
Puis il regarda Muraki, toujorus pas convaincu parce qu'il venait de lui répondre...